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PORTRAIT DE CREATEUR #13 – Juillet 2023

Anh, Anhmade

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Anh, j’ai 35 ans, un bébé d’un an et je suis arrivée à Bordeaux il y a environ un an aussi.

Actuellement, je partage mon temps entre la garde de mon bébé et le développement de mon entreprise, Anhmade, que j’ai lancée en janvier 2023.
J’essaie de jongler entre les 2 activités mais ce n’est pas toujours simple !

Anhmade, c’est une entreprise de bougies parfumées artisanales, végétales et, au maximum, locales !

Comment en es-tu arrivée là ?

Auparavant, j’étais manager chez Bagelstein.
On a voulu se rapprocher du Sud-Ouest, où vit la famille de mon conjoint.
Avant de partir pour le Sud-Ouest, je voulais préparer ma reconversion en effectuant un stage en pâtisserie qui devait démarrer en Février 2022, sauf que je suis tombée enceinte !
Ayant des petits soucis de santé à l’époque, il m’était impossible d’assurer dans de bonnes conditions ce stage.
J’ai donc pris la décision de mettre en pause mon projet de pâtisserie, mais je voulais tout de même me lancer dans un nouveau projet…

Mais comment on passe de la pâtisserie aux bougies ?!

Il faut savoir qu’avant d’être une passionnée de pâtisserie, je suis une passionnée de bougies !

J’ai un profil plutôt manuel et créatif et je tenais à rester dans cet univers qui me correspond parfaitement.
C’est pourquoi me consacrer à la création de bougies m’a semblé comme une évidence.
Allumer une bougie m’apporte énormément de bien-être et je voulais devenir cette personne qui allait provoquer ce type d’émotion au plus grand nombre.
Finalement, je retrouve pas mal de points communs avec la pâtisserie : il faut suivre un protocole bien précis, avec des temps de repos à respecter, …

En revanche, je ne proposerai jamais de bougie en forme de cupcake !

Je me suis auto-formée, car il n’y a pas de cursus officiel pour créer des bougies : formations en ligne, tutos, … La documentation est assez riche sur le sujet !

J’ai fait mes propres tests et j’ai assez vite trouvé mon style.
Je maîtrise totalement le geste mais, comme en pâtisserie, il y a énormément de loupés pendant les phases d’expérimentations…

Tu nous disais que tes bougies étaient « artisanales, végétales et, au maximum, locales », comment gères-tu les approvisionnements ?

J’utilise de la cire de soja.
Il faut savoir qu’environ 90% des fournisseurs proposent de la cire de soja en provenance d’Asie ou des USA, mais j’ai réussi à trouver un fournisseur espagnol qui fabrique sa propre cire, ce qui me permet d’avoir un approvisionnement Made in Europe ! Pas encore Made in France, car le climat ne permet pas la création de cire de soja française.

Pour les contenants, j’ai essayé de faire au mieux en termes de rapport « provenance / prix ». Tout est fait en France ou en Europe : le verre en Espagne, les pots de céramique en Loire Atlantique, les pots en métal en Allemagne, … Mais pour proposer une offre encore plus locale, je suis en train de développer une première collaboration avec une céramiste bordelaise. Peut-être la première d’une longue série !

Les fleurs séchées viennent directement du jardin de belle-maman (j’ai de la chance, elle a un grand et beau jardin !) ou de fleuristes du quartier (je suis aux Chartrons) et les mèches sont en bois issus de forêts gérées durablement !

Qu’est-ce qui te plaît dans cette nouvelle activité ?

La confection de bougie a des vertus hyper relaxantes. Ça peut paraître très basique, mais je trouve cela très relaxant de créer quelque chose de beau et qui n’a pas d’autre ambition que d’apporter de la beauté et du bien-être. Tout est très fluide.

D’ailleurs l’inspiration vient un peu « toute seule », en fonction des fleurs que je vais trouver, des envies du moment, … C’est d’ailleurs la grande force que je trouve dans cette activité : j’ai une marge de liberté pour pouvoir créer les visuels et les senteurs que je veux, presque à l’infini 😊

Au contraire, des aspects un peu moins sympathiques ?

Le plus compliqué, c’est le développement de mon propre site de revente. Aujourd’hui je suis aussi sur Etsy et j’ai quelques revendeurs.
Je pensais que le transfert d’Etsy vers mon site en propre se ferait de façon plus automatique. D’une manière générale, je pensais que ce serait plus rapide pour atteindre une certaine stabilité financière, mais force est de constater que la bougie reste un produit assez saisonnier, avec des variations d’activité selon la période de l’année !

Le second point, qui a un lien avec le premier d’ailleurs, c’est tout le volet marketing et réseaux. Ce n’est pas du tout mon univers et pourtant c’est inévitable pour pouvoir être exposée. Je ne désespère pas de me perfectionner sur le sujet, mais ce n’est pas toujours simple à gérer, surtout quand on doit garder un petit bébé en parallèle !

Est-ce que ça fait partie des choses que tu aurais aimé savoir avant de te lancer ?

Oh oui ! Si c’était à refaire, je commencerai par me former aux aspects marketing / vente, avant de me concentrer sur la fabrication de bougies.
Proposer de jolies bougies, c’est un prérequis, mais les vendre c’est indispensable !

Le mot de la fin ?

Si vous avez envie d’entreprendre, il faut oser !
Quand j’ai parlé de mon projet autour de moi, j’ai eu droit à de beaux silences qui en disaient long. Dans mon entourage, on ne prenait pas vraiment ça au sérieux, genre ce n’est pas un « vrai » travail. Sur le moment, on se dit « Aïe » mais en fait ça a été une force, ça m’a vraiment boostée. J’avais envie de leur prouver que ce n’était pas juste une lubie et que cette reconversion était mûrement réfléchie.

Je pense que c’est aussi une question de génération, de ce qu’on met derrière le mot « travail », qui n’a rien à voir aujourd’hui avec ce que cela représentait pour nos aînés.

Faire des bougies n’est peut-être pas une activité innovante, voire utile pour certains, mais la manière dont je les fabrique, en prenant soin de m’entourer de partenaires locaux et de choisir des ingrédients strictement non nocifs pour notre santé, me permet de proposer une gamme de bougies que je suis fière de représenter et qui est en parfaite adéquation avec mes valeurs et ce vers quoi je veux tendre en termes d’équilibre vie de famille / vie professionnelle.

Maintenant les regards commencent à changer et ça fait du bien au moral 😊

3 choses inutiles à savoir sur Anh

Je ne bois jamais d’alcool et je dois presque toujours le justifier.

J’ai des Toc, mais je me soigne !

J’adore les fleurs et les plantes mais je n’ai pas du tout la main verte ! Je ne désespère pas, j’en achète régulièrement mais, pour l’instant, malheureusement, on peut dire que je suis une mauvaise mère pour les végétaux qui arrivent chez moi.


Pour découvrir l’univers d’Anh et suivre ses actus, visitez son site Internet –  anhmade.fret suivez-la sur Instagram https://www.instagram.com/anh_made/ !

Crédits photos : Anhmade