Comment en es-tu arrivée là ?

J’ai fait des études artistiques : une formation en décoration d’intérieur, des études de décorateur scénographe et de visuel merchandiser.

Et ensuite, on peut dire que j’ai été happée par la vie pro : j’ai commencé à travailler pour un décorateur à Bordeaux (je faisais mes études en alternance), puis je suis partie à Paris, et j’ai travaillé en faisant du merch vitrine pour des boîtes textiles dans le Marais. Jusqu’à ce que je sois débauchée par la grande distribution, où je suis restée 12 ans ! J’y ai créé et déployée des concepts pour les rayons textiles, déco, bio … En gros, j’ai fait tout ce qu’on peut faire en termes de merch en grande distri !

Et mon premier enfant est arrivé… Comme pour beaucoup, ça a été un moment de questionnements et une prise de conscience : ce que je fais est loin de mes valeurs. J’ai alors eu besoin d’arrêter le temps.

Comment j’ai fait ça ? En me tournant vers un métier artisanal, où on travaille de ses mains. J’avais envie de retourner vers quelque chose d’artistique mais, en même temps, je suis très cartésienne donc je voulais une discipline avec de la technicité, une méthode et dans laquelle je pouvais avoir une légitimité. J’ai toujours adoré chiner et je voulais lier cette passion à un métier à la fois artistique et technique. J’avais besoin d’apprendre un métier à la fois technique, manuel et créatif tout en me rapprochant de l’univers de l’ameublement / décoration, qui était quand même le point de départ de mes études initiales. Je suis donc retournée à l’école pour préparer le CAP tapisserie en siège !

Cela correspondait aussi à ma volonté de contribuer à une économie plus circulaire, un « mieux consommer ». J’ai toujours été choquée de voir tout ce qu’on jette ! Je ne peux pas vivre dans une maison neuve, avec des meubles neufs. La question de la transmission est aussi importante pour moi, et tout le monde n’a pas des meubles de famille. Mon idée, via mon activité, c’est donc de donner la possibilité d’acheter des produits avec une histoire, de seconde main, restaurés dans les règles de l’art, artisanalement, localement et à un prix raisonnable.

Qu’est-ce qui te plaît particulièrement dans ce métier ?

Il y a 3 éléments qui me plaisent vraiment :

• Le premier, on l’a déjà un peu abordé, c’est de prendre mon temps. Je suis clairement sur un autre rythme de vie depuis que je me suis lancée dans cette activité. On ne va pas se le cacher, c’est un luxe de faire un travail qui demande du temps, de prendre le temps.
• La second, c’est le volet création. Au-delà du fait de rénover, il y a un vrai travail de création : je crée de nouveaux objets, en transformant des objets non tapissés en objets tapissés.
• Et enfin, j’adore transmettre ! J’adore animer des ateliers, accueillir du monde ici, dans mon univers, les aider à créer eux-aussi. Ce sont à chaque fois de très bons moments !

Enfin, quels sont tes projets pour la suite et tes actus ?

Pour mes prochaines créations, j’aimerai développer des collaborations où on mêle plusieurs artisanats, notamment la céramique.

Et je vais continuer à développer les ateliers !

Pour découvrir l’univers de Léonie et suivre ses actus, visitez son site Internet –  https://lespasperdusdeleonie.fr/ – et suivez-là sur Instagram https://www.instagram.com/lespasperdus_deleonie

Crédits photos : Léonie Bodin, Wecandoo